Géobiologie expérimentale : une première étude nationale sur les variations saisonnières de la prise de terre

La Confédération Nationale de Géobiologie lance un protocole inédit pour analyser l’impact des sols et du climat sur la résistance de la prise de terre

Ambazac, 29 septembre 2025 — Lors du 7ème Congrès national de géobiologie, Charles Wanner, responsable de « L’expérimentation sur les variations saisonnières de la prise de terre » de la Commission expérimentale de la Confédération Nationale de Géobiologie (CNG), a présenté les premiers résultats d’une étude pionnière : la première campagne nationale de mesures des variations saisonnières de la résistance de la prise de terre dans les bâtiments. Lancée en mars 2025, cette initiative rassemble déjà 29 participants actifs et vise à collecter plus de 1 000 mesures sur 18 mois, avec un objectif final de plus de 40 contributeurs répartis sur l’ensemble du territoire français.

Pour la première fois, un protocole expérimental rigoureux est déployé à cette échelle en géobiologie, marquant une étape majeure pour la discipline.

Pourquoi étudier la prise de terre ?

La prise de terre est un élément essentiel de la sécurité électrique, permettant d’évacuer les courants de défaut et de protéger les personnes et les installations. En France, la norme NF C 15-100 fixe une valeur maximale de 100 ohms pour les installations domestiques. Cependant, les géobiologues estiment que ce seuil ne suffit pas à garantir une protection optimale, potentiellement défavorables au vivant.

Cette étude vise à comprendre les variations de la résistance de la prise de terre en fonction de facteurs environnementaux, en s’appuyant sur une méthodologie collaborative et reproductible, une première dans le domaine.

Un protocole inédit et une participation croissante

Les participants, formés, habilités et équipés des appareils de mesure relèvent mensuellement la résistance de la prise de terre dans des bâtiments variés.
Deux méthodes sont utilisées :

  • Mesure directe sur la barrette de terre, pour une précision maximale.
  • Mesure sur une prise de courant, de préférence car plus accessible, plus sûre car sans ouverture de la barrette de coupure

Les données sont complétées par des informations contextuelles : type de sol (via Géoportail), conditions météo, et distance par rapport aux transformateurs électriques. « Ce protocole standardisé permet d’identifier les facteurs influençant ces variations, comme l’humidité, la température ou la corrosion des électrodes », souligne le comité de pilotage.

Facteur Impact sur la résistance
Humidité du sol Une teneur en eau élevée réduit la résistivité du sol, améliorant la conductivité.
Température Le gel augmente la résistivité, dégradant la performance de la prise de terre.
Type de sol Les sols argileux sont plus conducteurs que les sols sableux ou rocheux (ex. : calcosol).
Profondeur d’enfouissement Une installation plus profonde réduit l’impédance.
Corrosion des électrodes Les sols acides ou salins accélèrent la dégradation des matériaux, augmentant la résistance.

Premières observations : des variations saisonnières marquées

Les résultats préliminaires révèlent des variations significatives de la résistance de la prise de terre en fonction de la température extérieure. Par exemple, sur un sol de type calcosol (calcaire), la résistance (RA) peut varier d’un facteur 3,5 entre janvier et septembre :

  • En hiver (températures basses, gel) : la résistivité du sol augmente fortement, dégradant la performance de la prise de terre.
  • En été (sol sec) : la résistivité reste élevée, mais moins qu’en hiver.
  • Printemps/automne (humidité modérée) : la résistivité diminue, optimisant la conductivité.

Ces observations confirment que l’humidité et la température sont des facteurs clés dans la stabilité de la prise de terre.

Résistance (ohms) Courant induit (mA) – Humain (pieds nus, R=1666Ω) Courant induit (mA) – Bovin (R=500Ω)
20 0,57 1,67
50 0,29 0,93
100 0,10 0,50

Source : Commission « Géobiologie Expérimentale », CNG.

Une démarche collaborative et scientifique

Cette étude marque un tournant pour la géobiologie, en s’appuyant sur :

  • Un protocole standardisé, reproductible.
  • Une analyse statistique des données, collectées trimestriellement.
  • Un partage transparent des résultats avec la communauté scientifique et les professionnels.

Les prochaines étapes incluent :

  • La consolidation des résultats régionaux.
  • Une analyse approfondie des corrélations entre résistivité, type de sol et conditions météo.
  • La production de données partageables avec les confrères géobiologues, afin qu’ils puissent mieux interpréter leurs mesures et mieux conseiller leurs clients.

Rejoindre l’étude

Les géobiologues professionnels ou amateurs peuvent participer en contactant leur Délégation Régionale CNG ou Charles Wanner (charles.wanner@sfr.fr). Un modèle de tableau Excel est fourni pour standardiser les relevés.

Pour aller plus loin :

À retenir :

  • Une première en géobiologie : un protocole expérimental national pour étudier la prise de terre.
  • La résistance de la prise de terre est dynamique : elle varie avec le climat et la géologie.
  • Une résistance élevée peut nuire à la sécurité et au bien-être des occupants.
  • Cette étude ouvre la voie à une meilleure compréhension des interactions entre électricité et environnement.

Contact : Confédération Nationale de Géobiologie contact@confederation-geobiologie.fr www.confederation-geobiologie.fr